J'aime beaucoup le titre de cet épisode. Je dirais même qu'on aurait difficilement pu lui trouver un meilleur titre... à l'exception de celui proposé ci-dessous )
(Et je souligne le merveilleux teaser que Gaiman fait courir sur cet épisode depuis 6 mois: "The Doctor will meet an old friend with a new face". Il fallait voir
l'enthousiasme avec lequel les fans acharnés sont allés dépoussiérer la liste de tous les Time Lords jamais rencontrés dans la série, bien certains qu'il ne pouvait s'agir que de l'un d'entre
eux. Et ça parait peut-être pas vu de la nouvelle série mais ça fait une chiée de Time Lords en fait ).
C'est donc relativement tendue que je me suis assise devant la télé, sensation tout de même assez bizarre avant d'entamer un DW. J'ai hésité un quart d'heure avant d'appuyer sur play, et j'étais
même à 2 doigts de regarder l'Eurovision à la place, c'est pour vous dire .
Finalement je me suis décidée hein, quand même (sinon cette review s'arrêterait ici et tout le monde gagnerait du temps). J'ai appuyé sur play. J'ai laissé courir ces 45
minutes. Et je suis tombée amoureuse.
Je vais même vous faire une confession: c'est le tout premier épisode de la saison que j'ai regardé 2 fois. Et je ne suis pas à l'abri de le regarder une petite 3e avant de
passer aux Gangers (au passage, le revisionnage est intéressant, les délires insensés de Sexy ne sont pas si insensés quand on connait la fin ).
Si on voulait résumer l'histoire à quelqu'un en moins de 4 lignes, on pourrait. On court beaucoup, mais dans les faits, on court souvent pour rien. Tant mieux.
J'étais bien trop occupée à tremper dans mon bain Burtonesque et à savourer la relation Sexy/Doctor pour avoir envie de me prendre le chou à comprendre un bordel compliqué qui se serait planqué
en dessous (parfaitement light pour l'occaz, l'histoire d'Amy et Pretty. Mais alors qu'est-ce qu'elle douille Amy cette année!).
Pas tellement que ça soit bouleversant, tout ça. On n'en ressort pas les joues toutes mouillées, complètement chamboulés par une émotion qu'on oubliera le lendemain matin.
Quelques paillettes par ci par là, qui saupoudrent un béat sourire de contentement et éventuellement pour certains un peu d'humidité oculaire sur la fin. Mais rien qui va nous retourner comme un
gant. En tout cas, pas sur le moment. Mais on sait instantanément qu'en réalité, si: tout a changé. Qu'on est bien plus touché qu'il n'y parait par cet épisode, mais que tout ça se passe bien
trop en profondeur pour qu'on puisse aussitôt en saisir l'ampleur. Ça ne saute pas à la surface sur le moment, mais au fin fond de nos nous-mêmes de là-bas dedans, tout est différent. Et que
quelque épisode que l'on regarde maintenant, passé ou à venir, ils ne seront jamais plus tout à fait les mêmes. La charge émotionnelle de ce petit 6.04, littéralement né du bric-à-brac d'une
décharge publique, est venue tranquillement éclabousser près de 50 ans de télévision, comme ça, l'air de rien. Et elle a fait d'un petit garçon enfermé dans un corps d'adulte l'enfant le plus
heureux du pays.
Parce qu'il y a ça aussi que j'ai adoré dans l'épisode, et c'est quelque chose qu'on ne pourrait pas pointer du doigt précisément mais qui est présent tout au long de
l'aventure: ce qu'on a là, c'est la lettre d'amour ultime à la série écrite par un homme-enfant qui se nourrit de Doctor Who depuis à peu près aussi longtemps qu'il sait marcher. Alors
forcément quand on est "fan" aussi, ça nous parle: l'enthousiasme, la tendresse et l'affection qu'il y met sont tellement débordants qu'on s'en fait arroser copieusement. Et le voilà qui en
profite dans la foulée pour assouvir tous ses fantasmes de fan - et comme si faire parler le TARDIS n'était pas suffisant, on va en profiter tant qu'on tient le crachoir pour par exemple
canoniser le fait que les Time Lords peuvent devenir des Time Lady quand ça leur pète, yopla!! (et ce entre autres joyeusetés glissées à droite à gauche... le nombre de pages wikipedia qu'il faut
remettre à jour après cet épisode, rendez-vous compte ).
C'est d'autant plus chouette que si ça avait été Moffat qui avait fait ça, tout le monde lui serait tombé dessus "mais comment ose-t-il, le goujat!" mais là c'est Gaiman alors
ça passe et ça repasse.
Il aura poussé le vice jusqu'à re-tuer Rory, fait qui ne va définitivement pas tarder à tomber dans le running-gag si tant est qu'il ne le soit pas déjà, mais j'ai bien aimé
les 2000 ans qui sont venus s'incruster dans l'histoire. Déjà parce que c'est un peu dans cet état là que j'aurais pensé récupérer quelqu'un qui poireaute pendant 2000 ans (pas au niveau de la
barbe hein, juste pour le côté déglingué), et ensuite parce que pendant tout ce temps là le vrai Rory se baladait peinard dans les couloirs; et que c'est donc de l'esprit d'Amy qu'est sorti tout
ça (The House l'a forcément trouvé quelque part, 2000 ans ça s'invente pas). Du coup on s'aperçoit enfin que ça doit la travailler un peu quand même, à l'occasion, tout ce que Rory a subi pour
ses beaux yeux. Bien sûr c'était assez évident que la lame de la culpabilité était venue l'effleurer de temps en temps, mais il n'empêche qu'on l'a complètement laissée de côté dans la série et
que ça me manque vachement. Donc qu'elle lui revienne en pleine tronche dans les couloirs du TARDIS, ça me ravit (sur les deux points: que ça ressorte ET que ça soit dans les couloirs du TARDIS.
Y a un peu queue dalle dans ces couloirs mais par principe dès qu'on agrandit l'aire de jeux, je suis contente).
Il y a aussi 2 mots d'Eleven qui m'ont beaucoup marquée, au point de vouloir en parler, de ces 2 petits mots en particulier; et ce malgré tout le florilège qu'il a pu
nous sortir dans cet épisode. 2 tous petits mots qu'il avait pourtant déjà prononcés, ou plutôt parce que justement il les avait déjà prononcés: son "Basically... Run" de The Eleventh
Hour était jouissif. Matt Smith ou comment vous coller la chair de poule en 2 mots. Son "Basically... Run" de The Doctor's Wife était paralysant tellement il était terrifiant. Matt
Smith ou comment vous glacer le sang en 2 mots.
Et puis il y a Suranne Jones. Sexy (Petite pensée pour la vraie Idris qui est quand même morte avant même le générique de début et dont tout le monde se fout xD).
J'aimais plutôt bien Suranne Jones jusqu'à maintenant, surtout quand elle était brune et qu'elle lâchait son accent barbare. Mais je ne lui prêtais pas plus d'attention que ça non plus. Je le ferais, maintenant.
Cette folle Sexy, complètement survoltée, propulsée dans un absurde petit corps humain qu'elle ne sait pas faire fonctionner, mais duquel elle découvrira bien vite l'une des plus grandes merveilles: avec un corps, on peut communiquer. Aussi fort qu'on essaye, on ne peut pas tout à fait imaginer ce que ça fait, d'avoir une personne (well, sort of) qui aura toujours été là pour vous, qui EST tout pour vous, qui représente l'entièreté de votre univers... et à qui, de toute l'éternité, vous ne pourrez parler qu'une toute petite demi-heure. Tout juste le temps de pouvoir se dire enfin "Hello, Doctor. It's so very, very nice to meet you", et c'est fini. A jamais.
On savait qu'ils s'aimaient à ce point, c'est une évidence acquise dès le moment où l'on accepte l'idée que le TARDIS est un être vivant. Et très certainement qu'eux-mêmes le savaient aussi. Mais
il y a des choses qu'on a beau savoir, on a quand même besoin de les voir, de les entendre... passer toute l'éternité ensemble et ne jamais vraiment pouvoir se voir exister dans les yeux de
l'autre, c'est terrible. Bien sûr qu'ils avaient besoin de ces instants.
Et puis quel bonheur pour nous d'entendre enfin la version du TARDIS sur la fuite de Gallifrey. Ca n'est pas un hasard si c'est elle qu'il a choisi. Ça n'est pas un hasard si
c'est lui qu'elle a choisi. Quand on parle d'âmes soeurs... voici Time & Space, pour toujours réunis (pas exactement, mais je trouvais la
formule jolie).
Mais non, y a pas vraiment d'histoire derrière tout ça. Même le switch Idris/TARDIS nous est révélé avant même le générique. On ne nous raconte rien, et on le fait
sans aucun suspens. On nous sort tout juste un prétexte pour pouvoir s'arrêter une demi-heure sur l'un des petits détails de traînent dans la série depuis sa naissance. Pas grand chose, ma foi.
Ça intéresse qui, ce que pense un TARDIS?
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