L'auteur pour Doctor Who Neil Gaiman écrit en exclusivité au DWM à propos de son nouvel épisode...
Je suis Neil Gaiman. Je ne suis pas Steven Moffat. Steven Moffat est au bord de la date limite quelque part à taper un scénario pour Doctor Who dont le tournage commence dans une paire de semaines. Ça veut dire qu'il a réussi à m'envoyer des emails soulignant que puisque mon épisode de Doctor Who est en fait en tournage en ce moment même dans une carrière, je n'ai rien à faire, et probablement que je pourrais simplement écrire les Production Notes de ce mois et TOUT vous raconter pour vous rendre tout excités et tout agités à propos d'un épisode de Doctor Who qui est encore à plus d'une demi-année d'ici, et au fait Neil, ne révèle rien.
Ce qui est une marque de confiance incroyable de sa part, sachant que j'ai annoncé au monde que j'écrivais un épisode de Doctor Who environ neuf mois avant que je sois supposé le faire. Ceci est ma colonne. J'ai tous pouvoirs ici. Si je veux vous raconter que nous n'avons coupé la scène dans la piscine du TARDIS que parce que Karen Gillan ne sait pas nager ("mais c'est impossible!" que je leur ai dit. "Ses jambes sont chacune aussi longues que deux hommes adultes! Dites-lui qu'elle n'a qu'à les remuer! Elle glissera dans l'eau comme un hors-bord!") personne ne pourra m'arrêter.
Bien sûr, je pourrai mentir. Personne ne pourra m'en empêcher non plus.
Voici comment c'est arrivé.
Une amie (C'était l'auteur au cheveux rouge feu Jane Goldman) m'a envoyé quelques DVD du Neuvième Docteur quand Russell T Davies a ramené la série, et je suis retombé amoureux en un battement de coeur. (Je ne vais pas vous raconter que l'un de mes premiers souvenirs est de faire des Daleks dans des bouteilles de lait à la garderie de l'école en faisant "EggsTERbinATE,' ou que la première fois dont je me souviens m'être caché derrière le canapé était pendant The Web Planet, ou à quel point j'étais en colère quand Patrick Troughton a cessé d'être le Docteur parce qu'il était le Docteur, ni rien de tout ça. Je ne vais même pas spéculer sur l'inutilité d'un Dalek rouge, parce que selon mon Annual Dalek Dalek World les Daleks ne voient pas la couleur rouge, donc pour tous les autres Daleks un Dalek rouge avec des boules grises sera un Dalek de camoufflage magique et invisible, trahi uniquement par les boules grises flottant dans les airs, et si je commençais à vous parler de tout ça vos arrêteriez de mon considérer comme un Auteur Tres Important avec Tellement d'Awards que J'Ai Dû Leur Acheter Leur Propre Maison, et à la place vous commenceriez à penser à moi comme à quelqu'un qui se demande vraiment ce que veut dire SIDRAT et vous perdriez tout respect pour moi.) J'ai commencé à écrire sur mon blog sur le nouveau Doctor Who. A quel point c'était bon, quand c'était bon.
J'ai dîné avec Steven Moffat. Selon mon blog, c'était le 27 mars 2007. Le message sur le blog dit, dans son entièreté:
' Dîner avec Steven Moffat au Bar Shu, passé principalement à bavasser joyeusement sur Dr Who. J'aime ma vie.' Il avait le label Bigger on the Inside.
Il ne faisait pas mention qu'au milieu du dîner - notre premier - Mr Moffat a dit, "Oh, @#! it. Tu sais que je vais prendre la tête de Doctor Who et je sais que tu veux écrire un épisode, alors pourquoi ne pas arrêter de se lancer des regards mystérieux?" Et je lui ai demandé à quoi ressemblerait la nouvelle compagne, et il m'a tout raconté à propos d'Amy Pond, mis à part son nom et ses jambes. (Ce sont des jambes en prosthétiques et elles engloutissent la plupart du budget de chaque épisode où elles apparaissent. C'est pour ça qu'elles sont si irrévérencieusement longues, et qu'elles ne peuvent pas aller dans l'eau, et c'est pour ça que vous ne verrez jamais de scène avec Amy Pond dans la piscine du TARDIS et pourquoi j'inventerai tout ça? C'est passé sous presse, comme les choses que vous lisez dans les journaux quotidiens. Ça doit être vrai.)
Et c'était tout.
Hormis le fait d'avoir l'idée, et d'appeler Mr Moffat et de dire "Euh, voici mon idée..." et lui de glousser dans le téléphone en disant "personne n'a jamais raconté cette histoire. Et oh, je veux la voir."
Et hormis le fait de l'écrire. Je ne mentionnerais pas le sentiment de toute puissance et de joie que j'ai ressenti la première fois que j'ai tapé 'INTERIEUR. TARDIS'. Chaque auteur qui écrit pour la première fois pour Doctor Who le fait.
Je vais vous dire que c'est un Vrai épisode de Doctor Who (après tout, c'est filmé dans une carrière à l'heure où nous parlons); qu'il était à l'origine sensé être l'épisode 11 de la Saison Matt Débute Ici, ce qui veut dire que Rory n'était pas dedans à l'origine, parce qu'Il N'existait Pas Cette Semaine Là; et que en janvier de cette année là, un mois avant le début du tournage, Steven Moffat m'a écrit une lettre en me disant qu'ils n'avaient plus d'argent, et que parce que j'avais écrit un Épisode Très Cher ils me repoussaient jusqu'à l'épisode 3 de la nouvelle saison, et qu'ils le filmeraient dès le tout début avant qu'ils aient dépensé tout l'argent et s'il-te-plaît ne pleure pas et il m'offrirait un dîner d'excuse un jour et il m'a promis de ne jamais plus rien me demander de plus et plus particulièrement de ne jamais me demander d'écrire des Production Notes pour lui la prochaine fois qu'il sera en retard.
J'en ai écrit une autre version, avec Rory dedans, parce que maintenant il existait à nouveau.
Et alors l'écriture est devenue une joyeuse, ou parfois pas si joyeuse, danse entre les rêves et le budget. La séduisante avocate du diable Beth Willis allait m'écrire en soulignant que pour pouvoir faire mon épisode ils avaient déjà commencé à coincer d'autres épisodes derrière le garage à vélo pour les tabasser et leur piquer leur argent du repas donc il fallait que j'arrête de me plaindre d'avoir perdu mon Armée de Sirènes Volantes (ça n'est pas un vrai exemple) ou la Planète des Dieux de la Pluie (en fait je ne vais pas démentir celui-là) et que le budget n'était plus supporté par le bras droit malheureux de Tatie (ndlt: la BBC) (mais ils ont retrouvé quelques pièces sous les coussins du canapé donc maintenant si.)
Il y a eu une lecture. La guest Star (c'est Suranne Jones, qui joue quelqu'un de magnifique, ce que Suranne est déjà, et qui mord, ce que je crois qu'elle ne fait pas, et qui pourrait très bien se révéler être une vieille connaissance avec un nouveau visage) était incroyable. Le Docteur était là aussi, même si parfois il prétendait être un acteur nommé Matt Smith, qui est en partie girafe, juste pour nous tromper.
Le scénario à la lecture était super. Il était aussi trop long d'un jour de tournage, évidemment, donc la séquence sur la Planète des Dieux de la Pluie a disparu. ("Ne défiez pas les Dieux de la Pluie,' les ai-je prévenu. "Le sacrifice est la seule chance d'arrêter la pluie. C'est dit clairement dans la scène que vous vous apprêtez à couper.") Mais ils ne m'ont pas écouté.
Ca ne commence plus par un sacrifice aux Dieux de la Pluie. Maintenant tout commence dans le néant spatial, avec quelque chose - ou quelqu'un - que nous n'avons pas vu depuis The War Games, et un coup frappé à la porte du TARDIS...
Neil Gaiman
Quelque part en Amérique
Septembre 2010
PS: alors que je tape ceci, ils filment dans une carrière sous une forte pluie. Selon la page Twitter du directeur Richard Feed, équipe trempée, acteurs trempés. Encore plus de pluie qui arrive. Tout ce que je peux dire c'est, je les avais prévenu. Je soupçonne qu'il se mette à beaucoup pleuvoir à Cardiff à partir de maintenant.
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