Le scénariste principal de Doctor Who Steven Moffat adopte l'esprit de Noël. Ho ho ho!
Quelque part sur mon ordinateur, il y a un fichier son qui ressemble à ça...
"-Les batteries, je suis vraiment désolé, Steven."
"C'est bon, on peut utiliser mon iPhone."
"Pete a dit que c'était bon, j'ai supposé que ça marcherait."
"Le monde moderne, Tom, on va simplement utiliser mon iPhone."
"Je pense que c'est juste les batteries. C'est trop tard pour acheter des batteries, non?"
"Pas besoin. iPhone. Je te dis. Je t'enverrais le fichier par e-mail."
"Tu peux enregistrer avec ça? Toute une interview?"
"Ça enregistre déjà!"
"Comment tu le sais?"
"Tu appuies simplement sur ce bouton."
"Sérieusement? C'est génial! Ça peut te sauver la vie."
"Et tu appuies à nouveau pour arrê-"
Et c'est comme ça qu'a été perdue pour l'histoire une épuisante et très complète interview de deux heures. S'il y a quelques pages remplies de chatons dans ce numéro, maintenant au moins vous savez pourquoi. Oh, les gloires que vous avez manqué. Le véritable nom de River Song! Tom et moi chantant la musique de Doctor Who, avec des mots inventés (ok, il y avait du vin). Mes plans excitants pour ajouter des nez métalliques à mes nouveaux Cybermen multicolores.
Mais il nous faut continuer à avancer, et laisser tout ça derrière. Ca deviendra une légende, comme the lost chord, ou Atlantis. L'interview qui a disparue.
Mais peu importe, quand sommes-nous? Et bien, pour moi nous sommes fin novembre, et il fait merveilleusement froid dehors, et les après-midi sont sombres et mystérieuses, et les gens portent des écharpes et tapent des pieds pour se réchauffer, et soufflent de la fumée, comme des dragons! Vous pouvez garder l'été chaud et ennuyeux, ceci est ma période de l'année. Noël arrive, et le père Noël, et le Docteur!
Ça me rappelle l'hiver dernier, quand David était encore dans le TARDIS, et que Matt attendait dans les coulisses, et il y avait ces cloches qui sonnaient en permanence dans mes oreilles qui je pense représentaient ma terreur. Terrible confession: le grand jour de la régénération, je n'étais pas là! J'étais sur une plage quelque part au chaud, entrain de déjeuner avec des amis. Les plages et la chaleur - ça n'est pas ma période de l'année. Tout à fait honnêtement, qu'est-ce que vous avez tous avec ça? Qu'est-ce qui est sensé être bien dans tout ça? Le sable, qu'est-ce qu'il y a de bien dans le sable? C'est juste des graviers! Qui a besoin de gravier jaune?! Et tout est trop chaud où trop lumineux ou trop bruyant. C'est comme avoir la grippe, entouré de gens trop gros en short. Et de voix qui sifflent en choeur "Pour l'amour de Dieu, tu pourrais essayer d'avoir l'air heureux, s'il te plaît?" dans vos oreilles en permanence. (Et non, vous ne voulez probablement pas partir en vacances avec moi!)
Mais heureux? Pourquoi j'aurai eu l'air heureux? Je ratais Doctor Who, quelque part là bas, à la maison dans cet adorable froid, le Dixième Docteur regagnait en titubant son TARDIS, et il y avait un Ood qui chantait, et avant que vous ne vous en rendiez compte il y avait un nouvel homme, qui comptait ses jambes. Le monde de Doctor Who était entrain de changer pour toujours, et j'ôtais du gravier jaune de mon sandwich, de l'autre côté de la planète. J'ai su que le transfert était fait uniquement parce que j'ai reçu un sms. De Russel: "Bonne année! On devrait avoir une cérémonie. Je devrais te tendre une torche, ou un flambeau, ou un manuscrit. Ou peut-être quelques cartouches d'encre pour le photocopieur.'
Et c'était fini. Sauf que, bien sûr, ça ne l'était pas - c'était tout juste le début! Quelle année! Quelles terrifiantes montagnes russes! Je n'ai jamais eu un boulot comme celui-là. J'imagine que vous avez lu The Writer's Tale. Et épargnez-moi vos pensées sur ce livre, au fait. Je l'ai lu, en sachant que j'allais prendre en charge exactement le même boulot. Mon coeur s'est arrêté de battre quatre fois! C'était comme emménager dans une maison effrayante et trouver le journal tâché de sang des anciens habitants. Mais peu importe - tout ça, c'est désormais du passé, qui ça intéresse encore? Le futur, comme l'a dit un jour le Docteur, est par ici.
En jetant de nouveau un oeil à mon calendrier (qui tremble de peur et de dates limites) je suis à peu près sûr que vous aurez déjà été "previewé" sur le Christmas Special maintenant - et pas simplement sur les 6 pages précédentes - donc regardons un peu plus loin. La prochaine saison. Le deuxième tour du Onzième Docteur. Le Seigneur du Temps et les Pond - qu'est-ce qui les attend?
Je ne vais pas vous le dire. Oui, comme si vous ne l'aviez pas vu venir. Mais juste parce que c'est dans mon esprit, à cause de ce que je suis entrain d'écrire en ce moment même, voilà ce à quoi j'ai pensé...
Les intrigues de saison. Elles ont toujours été assez légères, n'est-ce pas? Des thèmes et des répétitions. Et c'est bien, évidemment - cette série doit continuer d'attirer de nouveaux spectateurs, non pas les éloigner en les laissant penser qu'ils n'arriveront jamais à suivre. Oh, le nombre de fois où j'ai vu quelque chose de brillant, mais que j'ai décidé d'acheter le coffret à la place, parce que je ne comprenais pas tout. Et finalement je n'ai jamais acheté le coffret, et j'ai raté tellement de choses! Le remake de Buffy sera arrivé avant que je m'asseye et que je regarde correctement l'original. Et l'original n'était même pas l'original, c'était un remake d'un film - c'est trop tard, je vous dit!
Et pourtant, et pourtant... et bien il y a Lost et 24. Et peu importe ceux-là, et pour tous ces soaps fabuleux? Ces énormes, ces longues intrigues pour une audience permanente. Ne pourrait-on pas aller un peu plus loin? Ne devrait-on pas? Peut-être que parfois les grands retournements spectaculaires pourraient être dans l'histoire encore plus grande de la saison, et pas juste dans l'histoire de la semaine? C'est quelque chose avec quoi je joue, voyez ce que vous en pensez.
Et le Docteur! C'est marrant, mais quelquefois c'est difficile de le garder au centre de l'histoire. Je veux dire, il est toujours au beau milieu de l'intrigue, évidemment, mais l'histoire? oh, comment il se faufile, s'enfuit, refuse de s'expliquer. Est-ce que c'est le moment de le coincer, de le faire parler? S'il doit être un personnage qui vit et qui respire, un personnage pour qui on s'inquiète, il doit être plus qu'un héros - il doit être un homme. Jamais cruel et jamais lâche, a écrit le merveilleux Terrance Dicks à propos de notre héros - mais ça n'est certainement qu'une inspiration, et non un fait. Parce que je me demande, alors que j'écris, que pourrait-il arriver si le Docteur se mettait en colère? Pas fâché, pas frustré - vraiment, sérieusement en colère. Que faudrait-il pour le mettre dans cet état-là, et qu'arriverait-il alors?
Assez de théorie. Il est temps de retourner à mon scénario pour le découvrir.
Joyeux Noël et Bonne Année!
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