aaah Baskerville. Coïncidence, j'ai retrouvé y a pas longtemps mon édition imposée par le collège lors de la lecture scolaire (même que les coïncidences, ça n'existe pas. Sauf s'il s'agit d'un lapin fluo qui atterrit par hasard dans la boite mail de Sherlock)
Et voilà, je retrouve face à Sherlock ma situation post saison 1. En fin de compte, il n'y a que pour le 2.01 et dans une moindre mesure le 1.01 que j'ai complètement partagé l'enthousiasme
général. Ça ne veut pas du tout dire que je n'ai pas aimé le reste, j'aime, bien sûr, et beaucoup même, mais à l'évidence je suis un peu moins emballée que d'autres. J'ai mis un peu de
temps à l'admettre parce qu'il y a des coins où si on ose suggérer qu'on peut ne pas aimer Sherlock plus que la vie même, on se fait lyncher sans cérémonie. Et même aujourd'hui j'ai
cette impression de devoir m'excuser de ne pas aimer autant que ça, alors que pourtant, j'aime, quand même!!
Enfin donc, voilà le 2.02, que j'ai aimé, mais sans en sauter si haut que j'en ai percuté le plafond, et ce même s'il m'a fallu m'y prendre à 2 fois pour le voir en entier (mais c'est pas une
référence, j'ai une capacité d'attention qui ferait peur à Doris dans Némo). Je partais modérée, évidemment, parce que Gatiss, et comme l'ont déjà entendu 100 fois les gens qui me connaissent,
Gatiss l'acteur je signe des deux mains, mais avec l'auteur on s'entend un peu moins. La bonne nouvelle c'est que c'est toujours le cas après cet épisode donc je vais à priori le répéter au moins
encore une fois lors de son prochain passage côté plume .
Je vais commencer par évacuer ce qui m'a un peu dérangé:
- on a déjà un rythme bien plus lent, orné de tout un tas de jolis plans qui ravissent les amoureux de l'esthétique mais qui sont assez fatals pour les gens qui comment moi décrochent à la
vitesse de l'éclair (Doris, vous dis-je). Et un peu moins de répliques percutantes aussi. Il y en a, je sais bien, mais je suis gourmande, j'ai été trop bien habituée à en avoir plus que ça.
- et on a surtout un tas de petits détails qui font négligés. Si j'avais regardé l'épisode avec un calepin (je fais ça d'habitude, là que je l'ai pas fait je me sens perdue lol) j'aurais pu
relever une petite liste d'exemples mais là de tête il ne m'en revient qu'un ou deux, tel Russell Tovey (hum, j'ai oublié son nom dans l'épisode xD) qui croit dur comme fer au fait qu'une grosse
bestiole sanguinaire rôde la nuit à deux pas de sa porte et réussi quand même à s'endormir devant une gigantesque baie vitrée. Sans être psychologue, ça me paraît assez curieux comme phénomène.
Déjà qu'à priori un être humain standard aura du mal à s'endormir en tournant le dos à une porte ouverte sur l'extérieur même sans grosse bestiole... Et être réveillé par un allumage inexpliqué
des lumières ne l'affole pas plus que ça puisqu'il s'en retourne aussitôt à sa tv. Je sais que ça peut sembler idiot de s’arrêter à ce genre de choses, mais il y a eu pas loin d'une 10aine de
petits points comme ça qui mis à la queue leu leu donnent une impression de manque d'application dans les finitions, surtout quand ils arrivent après un premier épisode qui était justement
particulièrement bien taillé à ce niveau là.
Un autre exemple vient de me revenir: le mot de passe du scientifique (ah non, le major. C'est pire). Même en n'ayant rien de particulièrement top secret nul part, mes mots de passe sont tous au
minimum alphanumériques. Mais qui sait, si j'abritais des dossiers aussi dangereux que top secrets, je me rabattrais peut-être sur le nom de mon chat ou sur ma couleur préférée.
Je me répète, je sais que je donne l'impression de chipoter pour des détails, mais ils sont importants, et encore plus particulièrement dans une série comme Sherlock qui bâtit justement le gros
de ses intrigues sur tous ces petits détails.
Mais oui, il y a aussi du bon, bien sûr. Outre le presque orgasmique "Once you rule out the impossible, whatever remains, however improbable, must be true" , on jongle toujours très bien entre
l'histoire originelle et la remise en contexte actuel. J'ai beaucoup aimé le coup du brouillard, d'autant qu'il menaçait de devenir lourdingue donc la révélation est tombée à point nommée
. Mais vraiment, je ne l'avais pas vue venir cette fumasse, même si la drogue m'avait déjà effleuré le chignon
(disons qu'au départ, partant du principe qu'on n'était pas dans une série SF-Fantastique ( ) et parce qu'on
a beaucoup de spots et de projecteurs, je misais sur un genre d'effet d'optique. Les tremblements de Sherlock ont fait émerger l'idée de la drogue (fallait bien qu'il soit drogué pour être dans
un tel état pauv'tit père ), même si je l'ai écartée rapidement en me disant qu'il l'aurait senti d'une
manière ou d'une autre si sa chimie interne avait été modifiée. Puis est venue l'adorable scène du café dans laquelle l'insistance de Sherlock à s'assurer que Watson boive bien sa tasse m'a fait
tiquer et a ramené la drogue sur le tapis. Tout en gardant un oeil sur les projecteurs, sait-on jamais )
Evidemment, on pouvait s'en douter au titre, c'était un peu la St Watson dans cet épisode. Il ne deviendra peut-être pas l'enquêteur de l'année mais il pourra à vie se vanter d'avoir eu
l'incroyable talent d'arracher des excuses à Mr Holmes cadet. Certes, elles étaient un peu pipées par un sucre en trop dans le café mais tout de même, ça s'applause . Evidemment on peut se demander quel est la part de manipulation dans la démarche de Sherlock, cela dit il y a un
autre moment presque encore plus révélateur pour moi: tout à la fin Sherlock expose à Watson la différence entre un cerveau aussi évolué que le sien et un cerveau aussi attardé que celui de son
ami. Suite à quoi il ajoute "you know what I mean". Et ce qu'il dit là, c'est que non seulement il a conscience d'avoir dit quelque chose qui pourrait être un poil blessant (c'est déjà une
nouveauté en soi lol), mais surtout qu'il ne veut justement pas que Watson l'interprète comme ça. Certes il dit rarement ce genre de choses dans le but premier de froisser, mais si ça froisse
quand même en général il s'en fout. Sauf si c'est à Watson qu'il s'adresse. Je crois que c'est ça finalement, la version la plus proche des excuses qu'il connaisse, et j'ai du coup trouvé ces
quelques mots presque plus forts encore que le "I only have one friend" qui, sans dire qu'il n'était pas pensé, était un peu forcé par le contexte (mais malgré tout fort mignon :mdrgreen: ).
Quant à la scène finale, bien sûr elle interpelle, mais bien sûr elle est bien trop avare en information pour qu'on puisse vraiment en tirer quelque chose. Comme elle arrive après une heure et
demi de manipulation mentale (en quelque sorte), et vu la déco de la cellule de Moriarty, je suis partie dans l'idée que le Moriarty fraîchement relâché avait lui-même été conditionné mentalement
par Mycroft pour... faire un truc en rapport avec Sherlock, but who knows what